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Que se passe-t-il dans la tête du spectateur ?

Que se passe-t-il dans la tête du spectateur ?

Billets critiques sur le spectacle vivant & interviews


Lambda, si quelqu’un aime le monde

Publié par Saad sur 4 Février 2013, 16:21pm

Catégories : #théâtre contemporain, #Théâtre & Réflexion, #Création 2013

Lambda, si quelqu’un aime le monde
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Création collective (Cie Moebius) / Mise en scène: Jonathan Moussalli

Vu le 2/02/2013 au Théâtre 145 - Grenoble

L'histoire d'un spectacle qui pourrait sortir de la masse par sa thématique mais qui rate le coche par quelques maladresses...
Extension du domaine de la lutte ?

Ce qui est au centre de l’histoire reliant les 5 personnages, c’est la difficulté à entrer en relation avec autrui, et donc avec le monde. L’écriture n’est pas sans rappeler le réalisme (pour ne pas dire misérabilisme) propre aux deux premiers romans de M.Houellebeq. La caractérisation des personnages est très réussie, puisque l’essentiel de leur personnalité est montré sans être appuyé, une écriture qui est incarnée avec efficacité grâce à une troupe de comédiens au jeu très crédible. On aimerait pouvoir en dire autant de l’intrigue, qui est moins évidente à cerner. S’il y a bien une histoire commune aux cinq personnages puisqu’ils entrent en relation quasiment tous les uns avec les autres et que la thématique est facile à cerner, on a vraiment plus de mal à savoir où les auteurs veulent entraîner le spectateur. La scène finale ne manque pas de souligner ce travers.

Maladresse ou vanité ?

Certaines scènes fonctionnent très bien, apportant même une touche humoristique des plus appréciable (citons entre autres la scène du théâtre impro ou celle de cette femme qui se met à parler des soldes face à sa webcam) tandis que d’autres sont plus confuses. On a ainsi l’impression que le metteur en scène s’est emmêlé les pinceaux à vouloir trop utiliser un dispositif vidéo de pointe. La scène d’introduction est la plus significative à cet égard : l’œil de la camera donne à voir au spectateur ce qui se passe déjà sous ses yeux sous un angle différent. Mais enfin quelle est l’utilité de doubler le point de vue à ce moment là du spectacle ?! Voilà tout à fait le genre d’erreur qui vient ankyloser l’œil du spectateur (et son esprit), et on regrette d’autant plus cet effet du genre « regardez moi ça les amis, nous on a un dispositif vidéo à gros budget» qu’à même le sol de la scène les frontières entre les différents lieux dans lesquels se déploie l’histoire sont quasi inexistantes…La conséquence de tant de maladresse est inévitable : le spectateur se retrouve face à un certain flou qui empêche une lecture claire et nette du passage de telle scène à une autre, et par conséquent de l’histoire qu’est censée nous raconter ce spectacle.

Dommage donc que cette surenchère du dispositif vidéo, très en vogue dans le théâtre contemporain mais rarement utilisé à bon escient, ne contribue à brouiller les cartes d’une écriture qui avait pourtant quelques bons atouts pour interpeller le spectateur d’aujourd’hui.

Représentations 2014

17/01/14                Théâtre de la Mauvaise Tête / Marvejols.
17/04 -> 18/04/14       Le Chai du Terral / Festival Hybrides / Saint-Jean-de-Védas.
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