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Que se passe-t-il dans la tête du spectateur ?

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Billets critiques sur le spectacle vivant & interviews


Dis Ulysse, c’est loin Ithaque ?

Publié par Saad sur 9 Novembre 2013, 09:52am

Catégories : #Hors des sentiers battus, #théâtre contemporain, #Théâtre & Réflexion

Dis Ulysse, c’est loin Ithaque ?

Vu le 7/11/13 au Grand Angle - Voiron. Création théâtrale adaptée de L’Odyssée pour une tasse de thé de Jean-Michel Ribes - Mise en scène : Philippe Pujol / Cie Si l’on rêvait

Expérience de spectateur particulière (et jusqu’alors inédite) vécue ce jeudi soir au Grand Angle de Voiron : la pièce « Dis Ulysse, c’est loin Ithaque ? » ne ressemble pas à ce que l’on a coutume de voir sur les tréteaux, la plupart des comédiens étant porteurs de handicap mental. Bref élargissement du champ de vision avant de remettre ses binocles de critique.

L’Apethi vient en jouant…

Il est bon de changer ses binocles (ne serait-ce que de temps en temps) et c’est bien ce à quoi nous convie la Compagnie Si l’on rêvait, soutenue par l’association Apethi qui « trace depuis 25 ans un chemin singulier vers un autre regard sur la différence » (dixit le livret de présentation) . Un élargissement du champ de vision qui se traduit donc (et entre autres activités) par la coproduction avec le Grand Angle de spectacles où artistes professionnels et personnes handicapées se partagent la scène aussi bien physiquement que dans l’importance des rôles à jouer. Une véritable responsabilité à endosser pour des personnes que l’on n’imagine pas vraiment sur le devant d’une scène, et par conséquent une belle occasion de dépasser idées préconçues et tutti quanti.

Dis critique, il est encore loin ton avis…?

Allez ! Maintenant qu’on a planté le décor, on peut quand même essayer de dire 2-3 mots d’un point de vue « strictement théâtral » : le Grand Angle a beau coproduire la pièce, on sort du spectacle avec un préjugé qui est bel et bien entériné, à savoir que les (très) grandes salles de spectacle ne se prêtent pas du tout aux pratiques amateurs. Il faut en effet une présence scénique extraordinaire pour réussir à insuffler la moindre émotion au public quand celui-ci se trouve dans une salle comparable à un Zénith. La scène a beau être parsemée de micros, l’audition est nettement moins aisée que dans un petit théâtre et la moindre approximation dans le jeu pâtit de la distance qui sépare scène et public. Autant dire qu’on n’a pas saisi grand-chose à l’histoire d’Ithaque, et ce n’est pas faute d’avoir tendu l’oreille. Reste alors l’assortiment « théâtre musique et vidéo » dans lequel le spectacle a la bonne idée de s’inscrire, qui pallie grandement au désagrément évoqué ci-dessus. Les séquences vidéo donnent à voir une réalisation très soignée pour des séquences humoristiques tout à fait réussies ; quant aux chansons qui émaillent le spectacle, elles passent très bien l’épreuve de la scène comme en témoigne le passage où Poséidon sort d’une séquence vidéo pour pousser la chansonnette et acquérir le public tout à sa cause avec sa rythmique de blues du terroir. Bref, des impressions mitigées qu’on est disposé à diluer en revoyant le spectacle dans une salle à dimension plus humaine. Car il faut bien faire évoluer son point de vue, non ?

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