photo prise par Djeyo
Texte : Ged Marlon -- Mise en scène : Laurent Deville -- Avec : Jean-Marie Combelles, Antonio Scarano, Frédéric Cyprien - Compagnie du Périscope
Quel est le point commun entre un froncement de sourcil, une ceinture, un gars avec des tongues et une minerve et un dénommé Christophe qui circulerait au diesel ? A priori aucun, à moins que
1 : vous ayez un QI supérieur à la moyenne (et il est à craindre que la lecture de ce blog ne vous contente que partiellement)
2 : vous finissiez par acquérir les codes d’Un simple froncement de sourcil, pièce de théâtre qui rit du théâtre. Cela ne devrait pas être très compliqué étant donné toute l’application que met la Compagnie du Périscope pour mettre en scène un texte où l’auteur (Ged Marlon -comédien au célèbre faciès) prend un malin plaisir à semer les pièces d’un puzzle qui ne sera évidemment reconstitué qu’à la fin (avec tout de même l’aide de votre fameux QI) sur fond d’une répétition théâtrale propice à décortiquer la mécanique des représentations.
Si on adoptait le style de cette pièce, ce commentaire donnerait quelque chose comme: le public entre dans la salle. La dame de l’accueil arrive et demande d’éteindre les téléphones portables et évoque les bonus de la soirée. Noir. Le comédien qui joue René entre seul en scène et lit les didascalies. Le spectateur croit qu’il assiste une répétition mais c’est la faute de la mise en abîme qui plonge 5/5. L’espièglerie de l’auteur a déjà accusé les morceaux de scotch collés au sol et va se poursuivre en évoquant la surface de jeu du comédien, l’épaisseur du rôle, la séance d’échauffement, le brainstorming de la séance de travail sur table, la lecture à plat et tant d’autres joyeusetés qui feront sur le plateau l’objet d’une mise en abîme souvent hilarante. L’auteur est tellement espiègle qu’il rigole de la représentation des objets, allant jusqu’à traiter l’objet comme une femme, et non l’inverse. Il y a comme ça des quiproquos auxquels l’auteur n’a peut-être pas forcément pensé mais qui sont dans la pièce à côté des quiproquos 100% d’origine dans le texte. Il y a aussi des pauses qui tendent les muscles des comédiens et qui font rire le public. Le commentaire est fini mais la pièce continue de jouer 5 soirs par semaine jusqu’au samedi 9 août 2014 au Théâtre du Grand Rond à Toulouse.
Parentés théâtrales repérées dans la tête du spectateur :
- À tour de rôle de Pierre David-Cavaz
- Exercices de style de R.Queneau.
Parentés thématiques :
- Pourvu qu’il nous arrive quelque chose, par Grégory Faive
- Affreux, bêtes et pédants, par la compagnie des Dramaticules