De et par Pépito Matéo. Vu le 13/05/2014 à la Rampe
L’homme qui fait du vélo en appuyant sur les dédales…
Si le conte est un genre littéraire qui autorise bien des fantaisies, alors Pépito Matéo est un très grand conteur. Derrière son œil malicieux et sa coupe de cheveux hirsute, il doit y avoir un cerveau qui fuit, mais du genre « fuite en avant ».
Quand ce jovial et pétillant sexagénaire entre en scène, il commence à raconter la fois où il a décidé vers l’âge de 16 ans de prendre son vélo avec toutes ses affaires et de quitter sa Champagne natale pour monter sur Paris. Cinq minutes plus tard, on ne sait déjà plus d’où partait Pépito Matéo, mais c’est d’une certaine façon normal puisqu’il est alors en train d’évoquer le moment où il s’est fait attaquer par des escargots qui essayaient de lui crever les pneus. Et la fantaisie ne va qu’en s’aggravant au fil du spectacle. Enfin « au fil »… l’artiste a la digression trop abondante pour qu’on puisse parler de fil MAIS il aime ça ET il sait faire aimer ça, avec sa verve de bonimenteur joyeux qui savoure allègrement chaque rebondissement d’une histoire qui ressemble de plus en plus à un grand labyrinthe improvisé. C’est qu’en grand pratiquant de la contrepèterie et autres jeux de mots, Pépito Matéo a dû se dire qu’il fallait appuyer sur les dédales pour faire avancer son vélo…
Maman débarque avec un poney ? Une dune laisse entrevoir une camionette de livraison qui monte au sommet d’une montagne en marche arrière (et inversement sinon c’est pas drôle !) ? Un chef de gare qui siffle dans la salle d’attente avec des rails dans les yeux ? Normal chez Pépito Matéo. Et encore ! Ces citations ne sont que quelques ersatz d’un récit où la fantaisie aussi bien onirique que purement comique prolifère, permettant à son auteur de conclure sur un joli rapprochement entre ces deux notions généralement opposées que sont rêve et réalité. Et entre temps, l’artiste aura démontré à quel point un homme qui aime son métier peut être charismatique et se permettre d’embarquer son auditoire dans des histoires sans queue ni tête, mais bel et bien jubilatoires…
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