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Que se passe-t-il dans la tête du spectateur ?

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Billets critiques sur le spectacle vivant & interviews


L'impossible procès

Publié par Saad sur 30 Janvier 2014, 00:08am

Catégories : #Création 2012, #Les pépites du spectateur, #Théâtre & Réflexion, #théâtre contemporain, #La vidéo du spectateur, #Critique & interview

L'impossible procès

Texte : Jean-Louis Debard, mise en scène : Bruno Boussagol -- Vu le 26/01/14 au Petit Théâtre – Grenoble

Le théâtre politiquement engagé n’est pas la catégorie du spectacle vivant la plus fournie en propositions, surtout quand il est question d’évoquer la menace nucléaire française. Après l’incontournable Avenir radieux de Nicolas Lambert, voici donc venu le tour de L'impossible procès, autre pièce de très bonne facture sur le sujet de l’énergie nucléaire.

Même combat donc pour ces deux spectacles créés à un an d’intervalle. A cette différence près que, au-delà de la grande rigueur que se sont imposées les deux compagnies dans leurs enquêtes sur le fonctionnement de la filière nucléaire française, L'impossible procès est écrit à la manière d’une fiction. Suite à une catastrophe nucléaire provoquée par le crash d’un avion sur la centrale du Blayais en Gironde, le Très Haut Commissaire à l’Energie Nucléaire Civile, un certain M. de Pressac, se retrouve sur le banc des accusés. « La justice peut-elle désigner les coupables d’une catastrophe couverte par l’intérêt supérieur de l’Etat ».

A priori non, mais cela n’empêche nullement la Cie Brut de Béton Production d’envisager un procès à la fois très instructif sur l’aventure de l‘atome et divertissant, car cette fiction très didactique se déploie dans un tribunal qui se permet quelques décrochages à coups de boutades. Si le président et l’avocat de la Défense se contentent de traits d’esprit à l’humour bienvenu, Mme la procureur et M. de Pressac apportent de la couleur sur le plateau. Elle, sanguine à souhait, suscite volontiers la sympathie par ses réquisitoires enlevés tandis que lui, planqué derrière ses lunettes noires et son air dédaigneux répond aux questions par des silences qui sont autant de doigts d’honneur à la justice. Avec tous ces argumentaires où la mauvaise foi n‘est jamais très loin pour emporter l’adhésion ou esquiver les accusations, le procès a bonne allure et notre Très Haut Commissaire passe vraiment pour une grande crapule en costard. Si bien que l’on pourrait se demander si la pièce ne serait pas orientée, mais serait-ce une bonne question dans la mesure où nous assistons ici à du théâtre politiquement engagé…en d’autres termes : qui a pour objectif de sensibiliser le public sur un sujet donné. Que l’on soit d’ailleurs pro ou anti-nucléaire, nul ne peut réfuter l‘importance des recherches menées par cette compagnie pour proposer un spectacle riche d’enseignement sur un débat qui ne peut manifestement être instigué que par la société civile. C’est bien ce à quoi œuvre L'impossible procès.

« Dans la pièce proprement dite, on s’est appuyé sur une écriture qui repose sur des textes et des fiches, écrites en réponse à des questions posées à des spécialistes divers : des militants, des ingénieurs du nucléaire, des pilotes d’avion, des magistrats. C’est sur cette base que Jean-Louis Debard a construit les 5 actes, en intégrant une sorte de commande : parler de la sécurité, du coût, du démantèlement… » Bruno Boussagol (Source : Entretien paru dans le  2e numéro d’Atomes crochus, journal distribué pendant les représentations)

Prochaines représentations

  • A Valence le 29/03/14

Ci-dessous l'interview de l'auteur et du metteur en scène, le teaser du spectacle et le lien vers le site de la Cie Brut de Béton Production.

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