/image%2F0344978%2Fob_3afbcf_l1040413.jpg)
Par la Compagnie Mauvais Coton - Mise en scène : Pierre Tallaron – Musique & textes: Nicolas Bachet - Vu le 10/12/2013 à la Rampe - Échirolles
Le vol du rempart est un spectacle de cirque contemporain, catégorie qui – selon l’ami Wikipedia – se distingue du cirque traditionnel par « la combinaison de plusieurs genres artistiques et où il s'agit moins de présenter des numéros incroyables que de représenter des réalisations artistiques poussées ».
Bon, en gros : le cirque contemporain se la jouerait plus intello que le cirque traditionnel, qui se contente d’enchaîner les numéros. Mais de l’intention à la réalisation, il n’est jamais simple de scénariser ou ficeler un concept à la fois solide et fluide au sein d’une représentation qui consacre la puissance et l’agilité des corps. Inutile donc de reprocher aux compagnies de cirque contemporain ou compagnies de danse tout manque de « lisibilité » quant au propos poétique qui serait sous-jacent à leurs faits et gestes. Sus aux prétentions intellectuelles aussi peu compréhensibles que convaincues par l’universalité de leurs propos, et place plutôt à l’interprétation. Tout simplement.
Et dans Le vol du rempart, l’interprétation est convaincante : ce n’est donc pas grave si on ne comprend pas tout ce que dit Nicolas Bachet quand il fait de la poésie, seul ou accompagné. Enfin… il y a quand même l’annonce de la Peugeot 806 (avec ou sans filtre à particules… je ne sais plus) qui est claire et nette. Et drôle surtout. C’est d’ailleurs tout l’avantage du bonimenteur sur le poète quand les deux se frottent à la pratique du théâtre. La mise en scène exploite au passage ses talents de façon plutôt habile, évitant de le cantonner à un rôle de transitions entre les différents numéros de ses collègues circassiens. Le poète-bonimenteur-musicien occupe en effet une place à part entière dans ce spectacle, aidé qu’il est par ses talents d’acrobate manifestement expérimenté.
Sur le plateau, ses trois compagnons s’en donnent à cœur joie, soit pour l’accompagner à la musique (Katell Boisneau et Moïse Bernier sont respectivement harpiste et batteur) soit pour réaliser de belles figures au mât chinois ou au mât culbuto. Vous avez bien lu, ce n’est pas du chinois. Pardon…le dossier de presse apporte un éclaircissement : « Le mât culbuto relie le sol et l’air. On peut passer directement de l’un à l’autre par son pouvoir de traction. Cette «coque de noix» est lestée afin de constituer le contre poids nécessaire aux envols des corps ».Voir photo. Pas d’affolement si vous ne voyez pas de quoi il s’agit puisque cet appareil a été inventé et conçu en vue de ce spectacle. Le résultat est superbe, donnant à voir une élégance des corps qui se déploie aussi bien à travers des jeux d’oscillation, d’équilibre, de bascule, de contrepoids, de catapultage. Résolument novateur et ludique, ce mât culbuto permet au vol du rempart de régaler les yeux et de se démarquer dans le paysage du cirque… contemporain, outre la bonhomie et les joyeux discours qui croisent tous ces envols.
Prochaines dates Mercredi 11 décembre à la Rampe - Échirolles Tournée 2014 31 janvier et 1er février au Grand Pré (Langueux, 22) 28 janvier à Quelques p’Arts... Scène Rhône-Alpes, Boulieu-lès-Annonay (07)